COP23 : un bilan en demi-teinte
29 novembre 2017
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« Un bilan en demi-teinte », voilà le compte-rendu dressé à l’issue de la COP23 par Nicolas Hulot, ministre français de la Transition énergétique. Bonnes ou mauvaises décisions : que faut-il retenir alors de ces deux semaines de débat ? Point sur ce qu’il s’est passé lors de la COP23.
COP23 : c’est quoi ?
La 23e conférence sur le climat de l’ONU a réuni à Bonn (Allemagne), du 6 au 17 novembre, les délégués de près de 200 pays. Leur but ? Établir les règles d’application de l’accord de Paris. Lancée en grandes pompes, elle n’a malheureusement permis que de timides avancées.
De timides avancées
Mis au point en 2015, après les négociations de la COP21, l’accord de Paris (sujet central de la COP23) vise, par la réduction globale des émissions de gaz à effet de serre, à limiter le réchauffement climatique planétaire à moins de 2 degrés Celsius (selon les experts du climat, nous nous dirigeons plutôt actuellement vers une augmentation de 3 degrés).
Près de deux années plus tard, la communauté internationale peine encore à définir ses règles d’application. Rassemblée, pendant plus de 10 jours, elle ne s’est accordée qu’à dresser, d’ici décembre 2018, un bilan des émissions de gaz à effet de serre de chacun des pays signataires et à lancer un dialogue « constructif et tourné vers les solutions » d’un an afin d’évaluer le chemin qu’il reste à faire pour parvenir à maîtriser le réchauffement global.
Les pays réunis ont également émis des propositions quant à la mise en œuvre de l’accord de Paris (devant s’appliquer à partir de 2020). Des réflexions relatives, en particulier, aux questions de comptabilité et de transparence : comment les pays vont-ils rendre compte de leurs actions en faveur de l’environnement ? Quel suivi pour l’aide financière promise par les pays riches ? Etc. Mais, aucun accord majeur n’a été pris.
Un bilan compliqué par la défection des États-Unis
Sans les États-Unis, dont le président, Donald Trump, a annoncé en juin le retrait de l’accord, la COP23 s’est trouvée démunie de leader à même de faire progresser, dans un sens ou l’autre, les débats.
Seul sujet sensible : l’aide promise que les pays industrialisés, majoritairement responsables des changements climatiques, doivent apporter aux pays vulnérables. Ces derniers sont repartis sans nouvelle annonce de financement, alors même que le délégué chinois a souligné l’urgence d’un déblocage. Angela Merkel comme Emmanuel Macron, présents à Bonn pendant deux jours, n’ont, à ce sujet, pas pris d’engagement concret.
Les chefs d’État et de gouvernement membres de l’ONU ont, en effet, un sacré casse-tête financier à résoudre : l’administration Trump a annoncé qu’elle ne verserait pas les 2 milliards de dollars promis par Barack Obama au Fonds vert pour le climat. Les États-Unis n’assureront pas, non plus, la subvention du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Bien que la défection américaine ne soit formellement possible qu’en novembre 2020, le gouvernement a, en effet, d’ores et déjà annulé plusieurs mesures nationales pour lutter contre le réchauffement climatique.
Rendez-vous en 2018
Il faudra donc attendre la prochaine édition pour que des décisions de fond soient prises. Et il y a urgence : le consortium scientifique « Global Carbon Project » a révélé, qu’après 3 ans de pause, les émissions globales de CO2 étaient reparties à la hausse en 2017.
C’est en Pologne, dans la ville de Katowice, que se déroulera la 24e conférence onusienne sur le climat. Un choix paradoxal : la Pologne est un pays très porté sur le charbon, une énergie fossile responsable d’environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre.
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